La dynastie des Plantagenets, qui siégeait pendant le XIIe siècle au Château d’Angers, a gouverné l’Angleterre et une grande partie de la France pendant la période médiévale – les monarques étaient Henri II, Henri III, Édouard II et le jeune roi Richard II – et leur haine, vengeance, jalousie et ambition ont transformé l’histoire de l’Europe. Micheal Juret nous raconte l’histoire de cette empire qui a marqué la France.
Les Plantagenêts régnaient sur toute l’Europe
Comme son nom l’indique (« dérivé des genêts »), la dynastie des Plantagenêts n’est pas née de l’autre côté de la Manche. À la fois dans le sang et dans les ambitions, elle était résolument française. En effet, à plusieurs reprises, les princes Plantagenêts ont régné sur la Normandie, l’Anjou, le Maine, la Touraine, l’Aquitaine, la Bretagne, l’Irlande, le Pays de Galles, l’Écosse, la Castille et la Sicile.
Même si, au 15e siècle, Henri VI fut en fait couronné roi de France à Paris, la dynastie a maintenu des liens étroits avec l’Angleterre à travers les croisades. Ce n’est qu’après 200 ans que l’anglais est devenu la langue officielle de la loi et du parlement, et même à l’époque de Chaucer (écrivain et poète anglais né à Londres dans les années 1340), les courtisans les plus avertis parlaient tous en français. Mais, petit à petit, les Plantagenets ont jeté les bases des lois, des frontières, de la langue, de l’architecture et de l’Angleterre.
Les rois d’une époque très violente
Avant même que le fanatisme des réformateurs de l’Église catholique ne se répande, c’était déjà une époque médiévale connu pour être une époque très violente : la grande querelle d’Henri II avec Thomas Becket se termina avec l’archevêque abattu par quatre chevaliers et sa tête gisant sur le sol d’une cathédrale. La révolte des paysans de 1381 a vu un autre archevêque décapité en plein public, et lorsque Simon de Montfort, comte de Leicester, a perdu la bataille d’Evesham en 1265, il a été littéralement découpé en morceaux.
Le règne d’Édouard II s’est dissous dans un massacre qui s’est terminé par son assassinat, tandis que son proche allié Hugh Despenser junior a été pendu, et sa tête a été exposée devant la reine, qui s’est régalée pendant qu’elle assistait à ce spectacle atroce.
Ils seraient à l’origine de l’idée des bombardements aériens
Nous pouvons associer l’idée de la guerre aérienne au début du XXe siècle, mais les attaques depuis le ciel est une histoire bien plus ancienne. Au 13e siècle, il y eut une série d’affrontements dévastateurs entre les rois et les barons Plantagenets. Le pire des conflits était une querelle de longue date entre Henri III et Simon V de Montfort.
Au cours de cette guerre, Robert FitzWimarc a comploté pour attaquer Londres en utilisant des coqs qui auraient des bombes incendiaires attachées à leurs pieds. Il y avait quelques défauts de base avec ce plan : les coqs étant incapables de voler sur de très longues distances et les plumes sont quelque peu inflammables. Donc, à la fin, il n’y a pas eu d’attaque, mais c’était une utilisation ingénieuse de la technologie militaire, qui mérite d’être citée.