Le château d’Angers renferme un trésor unique au monde : la tapisserie de l’Apocalypse. Âgée de 650 ans, elle représente un des plus grands trésors du Moyen-Âge. Michael Juret, originaire de la ville d’Angers, nous en parle en détail.
Un trésor inestimable
La tapisserie a été commandée vers 1375 par le prince Louis Ier, duc d’Anjou, pour faire office de décor de cérémonie. A l’origine, elle mesurait près de 140 mètres de long. Cependant, au fil du temps, certains de ses éléments ont été perdus. Aujourd’hui, elle mesure environ 100 mètres.
Le soin apporté à sa fabrication en fait une œuvre exceptionnelle. Les artisans de l’époque utilisaient des colorants végétaux naturels pour teindre ses fils. Exposées à la lumière du jour pendant le XXème siècle, ses couleurs ont malheureusement terni sur l’endroit. Par contre, l’envers a conservé son éclat d’origine.
Pour être présentée au public, la tapisserie a aussi été restaurée. Au XIXème siècle, les morceaux entiers ont été retissés et repeints.
Une grande maîtrise technique
Avec plus de 200 personnages, la tapisserie de l’Apocalypse est semblable à une représentation théâtrale. On peut aussi y apercevoir des monstres, des animaux, des plantes et des objets fidèlement reproduits.
Elle révèle la grande maîtrise technique des artisans de l’époque. On remarque des effets de transparence et des effets de relief.
Une illustration du texte de l’Apocalypse
La tapisserie regorge de symboles et illustre le texte de l’Apocalypse de Jean, dernier livre de la Bible qui date du premier siècle après JC. Il décrit la lutte entre le bien et le mal. Au final, le bien l’emporte après de nombreuses épreuves. C’est un message d’espoir, mais aussi une œuvre de propagande du duc d’Anjou. En effet, il voulait rassurer ses sujets qui faisaient face aux terribles catastrophes du XIVème siècle (la famine, la grande peste, les troubles sociaux et la guerre de Cent Ans).
Sur la tapisserie, les ennemis anglais et les proches du duc sont représentés. Avec cette œuvre, le duc d’Anjou montre sa puissance et promet, après les épreuves, l’avènement d’un monde meilleur. En effet, apocalypse ne signifie pas fin du monde mais plutôt révélation en grec.